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Par l’étirement du deltoïde donc une prothèse inversée donc remplace les tendons rompus

La prothèse inversée doit répondre à certaines caractéristiques pour pouvoir soigner une rupture de coiffe :

Radio d'une omarthrose excentrée

       Le second type d'omarthrose est l'omarthrose excentrée. Par an, sur 40 prothèses d'épaules posées, un chirurgien pose environ 38 prothèses suite d'une omarthrose excentrée. Le chirurgien docteur Jarry, nous a expliqué qu'une omarthrose excentrée est liée à une articulation abîmée, c'est-à-dire à une rupture des tendons de la coiffe s’insérant autour de l’épaule. La coiffe est une nappe tendineuse qui vient « coiffer » la tête de l'humérus, son rôle est de l'abaisser. Ainsi, grâce à la coiffe, la tête de l'humérus vient s'articuler en face de la glène (surface plate de 6cm² suspendu à la coiffe). Cependant, si la coiffe se casse (rétractation), il y aura une ascension de la tête de l’humérus et donc une excentration par rapport à la glène. En effet, en absence de la coiffe, la tête de l’humérus ne s’abaissera pas, mais remontera cogner contre l'acromion (os au-dessus de l'humérus). D’après le docteur Jarry, l'articulation sera donc excentrée d'où le nom d'omarthrose excentrée. Par conséquent, les muscles moteurs ne sont plus en place et l’épaule n’a plus de capacités mobiles normales. L’origine de la maladie est due à une rupture de la coiffe très vieille (de 20 à 30 ans) qui n'est pas douloureuse au départ, mais qui au fur et à mesure empêche des mouvements circulaires ou verticaux. Pour ce type d'omarthrose, une prothèse inversée est posée.

        Cette prothèse n'épouse plus l'anatomie puisque l'articulation sera décalée. En effet, la prothèse ne fonctionnera plus avec la coiffe puisque celle-ci est rompue, mais grâce au deltoïde qui est un muscle qui vient « coiffer » la coiffe des rotateurs. Ainsi, l'humérus devient concave et la glène devient convexe. Cet inversement des convexités et des concavités « permet de tendre le deltoïde et d'excentrer le centre de rotation de l'épaule vers l'extérieur » affirme le docteur Jarry. En effet, la tête humérale en métal est « retournée » puis fixée avec des vis dans la glène. Il n’y a plus d’implant de glène, mais un socle semblable en PEHD fixés sur la tige huméral. Le deltoïde est donc le seul muscle moteur de la prothèse inversée. Le patient pourra bouger le bras et utiliser son épaule de la même manière qu'avec le fonctionnement de la coiffe des rotateurs.

Radio d'une endoprothèse
inversée d'épaule

Ensuite, nous nous intéressons à l’intervention qui expose la manière dont le chirurgien place la prothèse. L’opération est assez délicate car il faut positionner la prothèse de façon à optimiser les chances de réussite de remplacer l’appareil locomoteur de l’épaule. L’intervention consiste à enlever les zones d’os et de cartilage qui sont usés, et de les remplacer par une prothèse permettant d’actionner le muscle deltoïde pour compenser la rupture des tendons de la coiffe. C'est-à-dire de décaler le centre de rotation de l'épaule.

Une incision courte est réalisée au niveau de la partie antérieure de l’épaule. Les différents muscles sont écartés pour accéder à l’articulation. La tête humérale est enlevée, puis l’os de l’humérus et de la glène sont préparés pour recevoir la prothèse (gratter le cartilage).

La prothèse comporte deux parties : la boule qui est implantée au niveau de l’omoplate à l'aide de vis et la partie creuse avec une tige qui est implantée au niveau du canal de l'humérus. Cette prothèse inversée déporte le centre de rotation de l’articulation vers l’omoplate ce qui permet au deltoïde d’être plus actif et de suppléer les tendons de la coiffe.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. Elle dure environ 45 min et nécessite une hospitalisation d’environ une semaine. Après l’opération, un pansement stérile ainsi qu’une attelle sont mis en place.

Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.

 

On constate que la prothèse d’épaule remplace l’os (la tête humérale) alors que l’arthrose d’épaule est issue d’une usure de cartilage. Le chirurgien que nous avons rencontré, nous a informé qu’on ne peut, aujourd’hui, remplacer le cartilage de l’épaule avec la technologie, alors il a fallu trouver des solutions. Cette alternative est de substituer la tête humérale et de l’inverser, car ce changement, comme nous l’avons expliqué plus haut, permet de tendre le deltoïde. Le cartilage ne réalise plus le mouvement, mais c’est le deltoïde qui devient le muscle « moteur » du mouvement de l’épaule grâce à la prothèse.

 

 

Le schéma ci-dessus nous montre que le mouvement effectué par la prothèse inversé de l’épaule : Il faut associer les glissements dans le même sens que les mobilisations.

Schéma simplifié de la rotation de la prothèse d'épaule anatomique

D’après le spécialiste de Vire, une prothèse reste à vie, mais il existe des cas particuliers. En effet, si la prothèse est mal posée, celle-ci peut bouger dans l’épaule et provoquer de fortes douleurs.

Également, si l'implant de la glène, qui est un socle en PEHD, est mal positionné, il peut y avoir un frottement et des petites particules de PEHD viendront rentrer dans l'os et provoquerons un descellement de la prothèse.

 

Les jeunes patients atteint d'omarthrose n'ont donc pas accès à la prothèse, car elle a une durée de vie de 20 ans, il faut donc fournir des solutions adaptés, comme l’infiltration de corticoïdes qui consiste à injecter un produit anti-inflammatoire à base de cortisone dans l'articulation.

Dans de bonnes conditions de réalisation, le taux de survie d’une prothèse anatomique est 90% à 10 ans, et de 85% à 15 ans. Il est de 80% à 15 ans pour les prothèses inversées.

Schéma de mouvements de l'épaule difficile à réaliser après l'opération

      Le protocole de rééducation post-opératoire est exactement le même que pour la pose d'une prothèse anatomique. La rééducation a une place importante suite à l’opération, car le patient doit retrouver un minimum d'autonomie : il faut environs 1 an ou plus réservé à la rééducation, car elle demande la mobilisation des muscles (plus long et difficiles) car la prothèse n'est pas emboîte comme la prothèse de la hanche. On ne retrouve jamais les mêmes sensations avec une prothèse qu'une épaule en « bonne santé » (celle d'origine). On retrouve au maximum 120 degrés d'élévation, la rotation externe (manger, se brosser les dents, se coiffer...), la rotation interne (main dans le dos...). Les gestes du quotidien apparaissent difficiles à réaliser sans rééducation. On ne pourra jamais effectuer une élévation antérieur active (debout) ou passive (allongé) à la avec une prothèse d'épaule (lever le bras à la verticale).

      Après l'opération, de nombreuses séances dans centre de rééducation sont prescrites pour récupérer au mieux. Il est notamment conseillé de porter une attelle qui immobilisera le coude au corps pendant 15 jours. De plus, l’individu amputé est encouragé à réaliser les gestes fonctionnels de la vie quotidienne et l’ergothérapie (activité quotidienne sportive adaptée avec un professionnel de santé) afin de retrouver une bonne autonomie fonctionnelle dès la fin de l’immobilisation comme les patients portant une prothèse anatomique. Au contraire, l'activité physique est conseillée, et les gens actifs qui entretiennent leurs muscles ont de meilleurs résultats sur le long terme que les non-actifs.

 

      Les prothèses d’épaule ont en moyenne une durée de vie de 15 à 20 ans (descellement et usure osseuse, lésion musculaire secondaire).

D’où l’intérêt de ne pas poser de prothèse trop tôt car les reprises sont possibles mais toujours difficiles.

Dans de bonnes conditions de réalisation, le taux de survie d’une prothèse totale anatomique est 90% à 10 ans, et de 85% à 15 ans. Il est de 95% à 15 ans pour les prothèses humérales simples. Il est de 80% à 15 ans pour les prothèses inversées.

 

      Pour conclure, l'apparition récente de la prothèse inversée a permis de soulager de nombreux patients souffrants d'une rupture de la coiffe. Cette prothèse est efficace et fonctionnelle puisqu'on n'a pas besoin de réparer la coiffe des rotateurs. A la place, on déporte le centre de rotation de l'épaule et on utilise le deltoïde comme muscle moteur de la prothèse. Ici, on voit que cette endoprothèse remplace la fonction de l'appareil locomoteur mais ne remplace pas l'anatomie car les convexités et concavités sont inversés et la coiffe n'a plus d'utilité.

 

      A noter que récemment, des implants, inspirés des endoprothèse de l’épaule, ont vu le jour : des prothèses de resurfaçage, remplacent uniquement la tête humérale, pour les patients de moins de 60 ans. Elle nécessite une coiffe intacte. Autres endoprothèse : les prothèses de sauvetage, ou l’implant est fixé dans l’humérus.

@2016  by P.Lepage/D.Pouget/N.Lebain/A.Mourocq with Wix.com

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